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Ressources naturelles et gestion durable : focus sur l’eau et les matières premières

Les ressources naturelles sont la base même de l'activité économique, mais aussi l’un de ses angles morts. Invisibles dans les bilans comptables, pourtant indispensables à la production, elles sont souvent surexploitées, mal connues ou gaspillées. Eau, bois, sable, métaux, mais aussi blé, maïs … : ces matières sont extraites de milieux vivants, dont les équilibres sont de plus en plus menacés. Dans un contexte de pressions climatiques, de tensions géopolitiques et de raréfaction des ressources, réinterroger le rapport de l’entreprise aux ressources naturelles est devenu un impératif. C’est aussi une formidable opportunité de résilience, d’innovation et de performance.

 

Replacer les ressources naturelles au cœur de la stratégie d’entreprise

Les entreprises sont profondément dépendantes des ressources naturelles. Qu’il s’agisse de sable, de bois, de métaux ou d’eau, ces matières premières sont au cœur de leurs chaînes de production. Pourtant, elles sont issues de milieux vivants, dont les équilibres sont fragiles et menacés. On parle ici des services écosystémiques rendus par la biodiversité : purification de l’eau, régulation du climat, fourniture de matières premières, etc.

On parle ici des services écosystémiques rendus par la biodiversité : purification de l’eau, régulation du climat, fourniture de matières premières, etc.

Dans les bilans comptables classiques, ces ressources ne sont pas valorisées. On ne chiffre ni l’eau captée, ni les sols consommés, ni les matières extraites, alors qu’elles constituent souvent la base même de l’activité. Par exemple, en Centre-Val de Loire, 16 000 hectares de sols ont été artificialisés en dix ans. Cette progression fragilise la biodiversité locale, perturbe le cycle de l’eau, et réduit notre capacité collective à faire face aux aléas climatiques.

Dans le contexte des objectifs européens — neutralité carbone en 2050, ZAN (Zéro Artificialisation Nette), économie circulaire — il devient indispensable pour les entreprises de réinterroger leur rapport aux ressources naturelles : comment mieux les connaître, mieux les gérer, et en limiter la ponction ?

L’eau : une ressource sous tension, un enjeu stratégique

Les sécheresses de 2022 et 2023 ont été un électrochoc. En Centre-Val de Loire, les restrictions d’usage de l’eau ont touché entreprises et collectivités, soulignant la vulnérabilité de certaines activités face à la raréfaction de cette ressource. Deux secteurs en particulier sont concernés : l’agroalimentaire, qui utilise l’eau à chaque étape de transformation, et le tourisme, tributaire de la qualité et de la disponibilité des milieux aquatiques. Toutefois, certains procédés industriels sont aussi très consommateurs d’eau. La problématique les concerne donc également.

Les entreprises doivent composer avec trois risques majeurs : la raréfaction de l’eau, la dégradation de sa qualité, et les conflits d’usage. Pour y faire face, certaines innovent. L’usine Monin à Bourges, engagée dans le projet européen LIFE ZEUS, a mis en place un système de réutilisation des eaux industrielles traitées, réduisant fortement sa consommation d’eau potable.

D’autres leviers existent : optimisation des procédés, réduction des pertes, partenariats avec les agences de l’eau, ou encore intégration de la gestion de l’eau dans la stratégie globale de l’entreprise.

Matières premières : sobriété, résilience et circularité

La transition énergétique et numérique accroît fortement la demande en métaux. Les projections européennes annoncent une augmentation de 33 % pour l’aluminium, 35 % pour le cuivre, et prévoit jusqu’à 26 fois plus d’utilisation de terres rares d’ici 2050. Or ces ressources sont massivement importées : 98 % des terres rares proviennent de Chine, 78 % du lithium du Chili... par exemple.

En parallèle, les filières locales, comme celle du bois, subissent des tensions fortes : hausses de prix, délais d’approvisionnement allongés. Pour répondre à ces difficultés, certaines entreprises optimisent leurs procédés de découpe, créent des matériauthèques, et s’organisent pour réutiliser les chutes.

Des initiatives se multiplient pour réduire l’impact des matières : éco-conception des produits, développement du recyclage, structuration de filières de réemploi comme le RAR, ou récupération de matières issues d’événements professionnels, comme le font les Ateliers TAC, installés à Orléans.

Accompagner les entreprises vers une gestion durable

Pour structurer leur action, les entreprises peuvent s’appuyer sur un ensemble d’outils et de dispositifs. Le diagnostic éco-conception de Bpifrance constitue une première étape accessible pour intégrer des critères de durabilité dans la conception des produits. L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) permet quant à elle de mesurer les impacts environnementaux d’un produit de façon globale.

D’autres outils comme les diagnostics de flux matières/énergie/déchets, proposés par l’ADEME ou les CCI, permettent d’identifier les pertes et les marges de progression. Les normes ISO 14001 (management environnemental) et ISO 26000 (achats responsables) offrent un cadre structurant. Enfin, la nouvelle directive européenne CSRD incite les entreprises à documenter leur usage des ressources et à définir des stratégies de sobriété.

Des dispositifs financiers sont également disponibles : appels à projets R&D (comme ORMAT pour les plastiques), aides régionales à l’innovation, ou financements ADEME dans le champ de l’économie circulaire.

Et les développeurs économiques dans tout cela ?

En première ligne du dialogue avec les entreprises, les développeurs économiques jouent un rôle clé pour faire émerger les projets. Plusieurs signaux faibles peuvent les alerter : difficultés d’approvisionnement, hausses de coûts, dépendance à une matière importée, volume de déchets non valorisés, méconnaissance des flux.

Une bonne porte d’entrée consiste à croiser les flux : matières, eau, énergie. Ce questionnement permet souvent de faire surgir des opportunités de réduction, de valorisation, ou de mutualisation. En valorisant les initiatives existantes, en orientant vers les bons interlocuteurs, en partageant les dispositifs de soutien, les développeurs peuvent être des catalyseurs puissants de transformation durable.

Je passe à l’action :

Pour des propositions concrètes pour structurer votre démarche de transition écologique et bénéficier d’un accompagnement personnalisé, n’hésitez pas et prenez contact avec notre chargée de mission Transition Écologique Clémence Deback 

Elle vous accompagne dans :

  • L’identification de vos priorités.
  • La mise en place d’une feuille de route pour répondre aux différents enjeux.
  • La mise en relation avec des partenaires techniques et/ou financiers.
  • Ainsi que le suivi de votre démarche, dans la durée.
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